Comme à son habitude, Tsuki se réveilla, adossée à un énorme chêne. Elle s'était d'abord mise là pour méditer un peu, avait tenté tant bien que mal de lutter contre le sommeil, et s'était finalement assoupie. Quelques heures plus tard, elle avait émergé, en s'étirant de tous ses membres, prenant soin de n'épargner aucun muscle. Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire, dévoilant ses dents blanches étrangement pointues. De sa main droite, elle se gratta le crâne, évaluant la situation aux alentours. Le soleil était revenu, sa chaleur berçant doucement Gil-Estel. Quelques enfants jouaient un peu plus loin, des personnes se promenaient, profitant du bon temps ... Tsuki esquissa un sourire en voyant de l'action dans cette ville. Mais bon, ce n'était pas tout, elle avait à se lever ! En grognant légèrement, elle se poussa d'une main et se leva, époussetant ses vêtements. Le doux contact de l'herbe molle contre la plante de ses pieds l'amusa. Car oui, la jeune fille ne supportait pas porter des chaussures. Elle se sentait horriblement prisonnière à l'intérieur, et le fait de sentir le sol ferme contre ses pieds lui plaisait davantage.
Désormais, elle méditait sur ce qu'elle allait faire de sa journée. Partir en mission ? Elle avait besoin d'argent après tout, si elle voulait se payer un loyer. Mais non, Tsuki préférait trouver abri un peu partout, voir même dormir à la belle étoile ne la dérangeait pas. Alors oui, partir en mission lui passait un peu par dessus la tête.

Alors qu'elle marchait tranquillement le long du chemin en faisant l'équilibre sur le bord du trottoir, les bras en avion, des nuages gris s'amoncelèrent dans le ciel. La jeune fille grimaça lorsqu'elle sentit quelques gouttes sur le bout de son nez. Elle cessa son jeu de tout à l'heure, et manqua de tomber en descendant du trottoir. Elle se heurta à plusieurs personnes qui marchaient à toute vitesse, dans l'espoir de se mettre à l'abri rapidement. Tsuki ne comprenait pas cette manie de vouloir à tout prix se protéger de la pluie. C'est vrai, c'était juste de l'eau qui tombait du ciel. Comment faisaient-ils alors lorsqu'ils prenaient une douche ? La jeune fille trouva la question stupide, et tapa dans ses mains plusieurs fois. Remontant le chemin à contre courant, elle retourna là où les enfants jouaient au ballon, un grand terrain d'herbe. Là, elle s’assit, et savoura la délicieuse odeur de la pluie. Il n'y avait plus un bruit, si ce n'est que le doux murmure des gouttes s'écrasant au sol. Ses mains parcoururent le sol, comme si elle cherchait quelque chose. Ses ongles s'enfoncèrent dans la terre, et elle arracha machinalement la pelouse, brin par brin, en poussant un long soupir d'ennui. Les journées étaient bien longues sans compagnie.

Il pleuvait. Encore une journée grisonnante qui allait lui gâcher la vie. Cette pluie qui représentait tout le poids de son cœur. Elle marchait, couverte de la tête au pieds avec un long paletot bleu. Elle tenait un parapluie fermement serré contre sa poitrine. Elle avançait, l'air morose et sans sentiments, telle une statue de marbre. Seuls trois mots brisaient ce silence dans lequel elle était plongée.

- Shin Shin tsu, répétait-elle en imitant le bruit de la pluie.

Je blague. Elle ne la fait pas à la Juvia. Tout le contraire. Meï avait un haut bustier et avait attaché ses cheveux en une épaisse queue de cheval et avait un short marron légèrement bouffant et une paire de bottes de pluies vertes kaki. Les gouttes de pluies avaient juste à peine le temps de la toucher qu'elles s'évaporaient de façon automatique. Elle avait augmenté la température de son corps de façon considérable pour ne pas être mouillée. Et le top, c'est que ça ne bousillait pas sa magie vu que c'est, de base, sa température corporelle normale bien qu'elle se démerdait pour calmer son magma qui coulait dans ses veines.

Elle s'amusait à sauter par-dessus les flaques, car ce n'était pas une très bonne idée de plonger ses deux pieds dedans. Bon dommage. Elle qui comptait s'entraîner... Elle leva la tête en direction du ciel et se reçu des gouttes d'eau de pluie sur son nez qu'elle retroussait par moment. Sa mèche qui partait sur son côté droit se colla à son front. S'il y avait bien quelque chose qui ne savait pas rester sec c'était bien ses cheveux couleur couché du soleil. Un rouge flamboyant, comme les flammes. Était-ce un simple hasard cette teinte vermeil ou juste elle représentait la magie qu'elle possédait ? Et le fait que son parent soit un phœnix ? Elle avait sa petite idée derrière la tête mais elle préférait la taire.

Elle ferma les yeux et ouvrit la bouche pour laisser tomber deux trois gouttes dans sa bouche. Elle toussa. Elle avait réussi à en avaler une de travers. Il fallait admettre qu'il fallait être vraiment très douée pour le faire. Ne sachant pas trop ce qu'elle pouvait faire de sa journée, elle avait décidé d'aller au parc. C'était un endroit calme et il n'y allait certainement pas avoir de monde vu qu'il pleuvait averse. Elle s'amusait parfois à passer devant les maisons pour les narguer du fait qu'elle n'était jamais trempée. Bah oui, il s'avérait parfois pratique d'être une « hybride » comme on lui avait si souvent reproché quand elle était arrivée à Ardamir. Elle redevint nostalgique à cette pensée. Ça remontait à bien longtemps... Elle avait tissé des liens précieux avec les membres de la guilde qui auront été les premiers à l'accueillir les bras ouverts et le cœur gros. Et c'est en repensant à son endroit favori qu'elle se mit à sautiller avec bon entrain, comme une enfant. Elle avait beau avoir 19 ans, elle avait ce caractère qui faisait qu'on avait du mal à déterminer son vrai âge. Elle arrivait à être mâture, et parfois pas.

Quand la phœnix arriva dans le lieu auquel elle avait décidé de se joindre, elle trouva une fille assise à même le sol, habillée avec des vêtements étranges et bleus, une paire d'oreille grise et une épaisse queue de la même couleur traînant derrière. Elle arrachait l'herbe et semblait bien s'ennuyer. Meï arqua un sourcil avant de taper sa paume du poing. Oui ! C'était Tsuki ! Elle était à la guilde ! Une des rares filles à qui elle n'avait pas réellement parlé. Ça faisait longtemps qu'elles étaient toutes les deux dans cette dernière mais elles ne s'étaient pas vraiment parler. Disons que Meï aimait partir en mission et qu'elle ne l'avait jamais croisé dans les régions externes. Mais bon maintenant qu'elles étaient là toutes les deux, elle n'allait pas l'ignorer amplement et continuer sa marche non ? Alors elle s'approcha d'elle et s'arrêta à deux mètres de la jeune fille, qui continuait son occupation qui était de désherber le terrain.

- Dit, tu ne crains pas la pluie ? Dit-elle, joignant ses paroles avec un beau sourire.

Tsuki arrêta de gratter le sol lorsqu'elle s'aperçut que ses doigts commençaient à être irrités, à cause d'être frottés contre les cailloux. Elle grimaça lorsqu'elle vit une petite perle orner son index droit, et eut un haut le coeur. La jeune fille ne supportait pas la vue du sang, elle ne pouvait même pas en voir en photo. Il n'y avait que sous sa forme de loup qu'elle réussissait à encadrer ce liquide rouge, et en étant même friande. Le plus souvent, il lui arrivait de rejoindre sa forme humaine et d'ensuite être traumatisée pendant quelques jours de ses actes " sanglants ".
Qu'importe, elle secoua sa main d'un " pouah " dégoûté. Ses oreilles tressautèrent lorsqu'elle entendit un bruit dans l'herbe. Des pas, réguliers, légers même. Tsuki sourit, enchantée qu'il y ait tout de même quelqu'un sous cette pluie.

Une jeune fille aux cheveux écarlates vint à sa rencontre, abritée d'un large parapluie. Ses yeux émeraudes la regardaient, accompagnés d'un joli sourire franc. Elle devait avoir le même âge que Tsuki. Cette dernière l'observait longuement, le nez retroussé et les yeux mi-clos pour ne pas être gênée par la pluie. Elle se leva d'un bond, un énorme sourire joignant ses lèvres.
Elle attrapa la main de l'inconnue, l'empoigna de ses dix doigts, et la secoua de haut en bas, tout en bavassant de tout et n'importe quoi.

- Bonjour, je m'appelle Tsuki ! Et toi c'est ? Tu as vu, il pleut ! C'est dommage, il faisait beau il y a quelques minutes ! Tous les gens sont partis, ils sont peut être en sucre, tu ne crois pas ? Ils sont bien trop fragiles !

Puis, baissant ses oreilles touffues, ses yeux fuirent ceux de son interlocutrice. Elle lâcha la jeune fille, et emprisonna ses mains derrière son dos, une teinte rouge se mêlant à ses joues. Sa pointe de pied tournait sur le sol, timidement.

- Désolée si je suis aussi familière avec toi, je peux pas m'empêcher ... déclara t-elle d'une petite voix gênée, sa queue plaquée entre ses jambes à la manière d'un chiot qu'on aurait puni.

Meï resta interdite quelques secondes. Elle voyait que Tsuki avait d'un coup disparu pour se remettre en face d'elle entrain de lui secouer la main comme une folle en débitant tout un tas de trucs que Meï avait du mal à tout entendre. Elle parlait super vite ! Bah elle s'était présentée alors qu'elle savait déjà qui elle était... C'est là qu'elle se rendit compte que elle, ne la connaissait pas. Il est vrai que Meï ne restait pas souvent à la guilde mais disons que la plupart du temps on la remarquait facilement quand elle y était. Mais elle fit mine de rien. Elle se lança pour essayer de répondre à tout ce qu'elle avait dit.

- Moi c'est Meï. C'est vrai qu'il faisait beau mais les nuages font des siennes en ce moment, bah encore ce n'est pas super grave. Il faut de tout comme temps pour faire un monde, ça doit satisfaire quelques gens qui ont besoin d'eau pour leurs récoltes. Et si les gens ils sont partis c'est que probablement ils n'aiment pas être mouillés... je crois.

La fille aux cheveux roux mais pas poil de carotte se recula et se mit à rougir. C'était comme si un caractère timide reprenait le dessus là tout d'un coup. Meï pencha la tête sur le côté et haussa un sourcil. Bah qu'est-ce qu'elle avait tout d'un coup ? Elle s'excusait d'être familière avec elle. Meï pouffa pendant un petit moment avant de reprendre avec un sourire :

- T'en fait pas. On fait partie de la même guilde après tout.

Meï attrapa ses longs cheveux rouges et les essora pour enlever toute l'eau qui s'y était déposée avant d'essayer de les sécher un peu sans pour autant se les cramer. Chose qui sera difficile vu qu'il continuait de pleuvoir comme si des vaches pissaient au-dessus des nuages. Excusez-moi pour l'expression triviale.

Eh bien bravo, Tsuki commençait un peu à craindre la pluie tout de même. Ses fringues était trempées, l'eau de ses cheveux dégoulinait sur ses épaules, lui arrachant de temps en temps un gémissement de surprise lorsque les gouttes réussissaient à se faufiler dans son dos. Ce n'était pas tellement le moment de s'en préoccuper, Tsuki était tellement plongée dans cette histoire de jeune fille au prénom de Meï qu'elle en oublia totalement les aléas de la pluie. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un large sourire, dévoilant ses canines pointues.

- Ah bah ça c'est coup de chance alors ! Pourtant je ne t'ai pas vu souvent là bas commença t-elle en se grattouillant le derrière d'une oreille tout en tapant le sol du pied en même temps, tu dois être une assidue du boulot alors ...

Elle fut interrompue dans ses paroles et ses grattouilles par un puissant bruit, qui semblait être un rugissement. Un félin, ici ? Impossible, on était en pleine ville ! Un air de surprise et de consternation se lit sur le visage de Tsuki. Elle comprit qu'elle devait avoir à faire à un mage de transformation, comme elle, quand un jeune homme se pointa vers elle. Jeune homme qui, au fur et à mesure de ses pas, grandissait de plus en plus. La jeune fille aux oreilles de loup fut abasourdie de voir d'aussi longues jambes que cela. Déjà qu'elle n'était pas très grande, ce type là devait bien faire une tête de plus qu'elle, voir même deux. Fascinée, elle l'observa sous toutes les coutures, oubliant presque Meï avec qui elle tenait une drôle de conversation tout à l'heure.

- Hey toi ! Tu mesures combien ? J'ai jamais vu quelqu’un d'aussi grand que ça, t'es croisé avec une sauterelle dis moi ?! C'est toi qui a rugit tout à l'heure ? Enfin, quelle question, oui ! Il n'y a pas de félin en pleine ville, alors tu es un mage qui se transforme aussi ? C'est fou, j'aurais jamais pensé en rencontrer, woaw t'es vraiment une perche ! bavarda t-elle à toute vitesse, en faisant un nombre de mimiques incroyables à chaque mot.

C'est vrai, Tsuki était championne à ce niveau là. C'était un vrai moulin si on ne l'arrêtait pas, disant tout et n'importe quoi, du moment que les mots étaient joliment alignés à son goût.
Elle recula, pour mieux regarder Meï et Felix d'un large sourire tout en battant de la queue ( ¬¬ ), un air ravi parcourant son visage.[justify]

Soudainement, Meï eut un coup de barre. Pourtant, ça ne pouvait pas provenir d'un manque de magie vu que sa technique ne l'utilisait pas. Elle s'accouda contre l'arbre et eut du mal à récupérer sa respiration pendant quelques secondes. Elle avait paniqué vu que c'était venu tout d'un coup et son cœur battait encore la chamade. C'était la première fois que ça lui arrivait. Si elle pouvait, elle s'endormirait sur le champs. Elle dissimula son soudain manque de force par un sourire qui était, elle l'admettait, légèrement crispé.

- Ouais, on peut dire ça comme ça... répondit-elle. J’admets que ces derniers temps, j'enchaîne missions sur missions. Mais bon... disons que quand je suis à la guilde, je « missionne » aussi. D'ailleurs, j'ai entendu dire que...

Mais elle fut coupée par le soudain rugissement qui ressemblait à celui d'un tigre. Elle huma l'air. En effet, l'odeur était animale mais elle disparu pour laisser place à celui d'un homme. C'était à n'y rien comprendre. Mais elle se tapa le front. C'était juste un type qui maîtrisait la magie de transformation. Quand elle le vit arriver au loin, sa silhouette se détachant de cette infinie pluie. Un garçon comme elle s'y attendait, à la grande silhouette. Elle arqua un sourcil. De loin il faisait plus grand. Bah, du haut de ses un mètre soixante-dix sept, il n'était pas bien impressionnant. Il les salua promptement, en se présentant en même temps.

- Meï... tu es de Gil-Galad ? Demanda la grande rousse tout en s'appuyant sur son arbre.

Elle se demandait d'où provenant son manque d'énergie soudain. Ce n'était pas normal. Elle qui fonctionnait comme une pile électrique... Bon ça va qu'ils n'avaient pas l'air de trop la connaître, au moins ils ne lui poseraient pas trop de questions. Et juste qu'elle avait eu le temps de lui demandait s'ils étaient vraiment de la même guilde que Tsuki enchaîna un tas de question. Elle en était encore plus épuisée rien qu'en l'écoutant, c'était un truc de fou. Si elle pouvait être aussi dynamique en ce moment, se serait cool... Elle se laissa glisser contre le tronc et se posa sur le sol. Putain.

Déjà, Tsuki sautillait sur place de ses deux nouvelles connaissances. Ils étaient dans la même guilde, et pourtant, elle en aurait juré le contraire. Elle n'avait jamais vu ces cheveux rouges ou cette touffe grise traîner dans les parages ces derniers temps. Il faut dire que bon, elle était tellement occupée avec ses trente kilos de nourriture journaliers qu'elle n'avait pas levé le nez souvent. Et puis bon, elle vaquait à ses occupations régulièrement à l'extérieur de la guilde, n'aimant pas tellement rester entre quatre murs une journée entière.

Tsuki tira une drôle de tête lorsqu'elle aperçut une cigarette entre les doigts du jeune homme. Elle en avait déjà entendu parler, mais elle n'avait jamais goûté. Ça faisait motard et rebelle selon elle. Tsuki pouffa en leur tournant le dos, s'imaginant le garçon à la cigarette aux commandes d'une énorme moto, et avec sa grande taille, ça rendait la scène encore plus comique. Elle s'arrêta de rire dans son coin lorsqu'elle s'aperçut que Meï se laissa tomber contre un arbre. Elle semblait être vidée de toute énergie. Les poings sur les hanches, Tsuki la regardait d'un air préoccupé. Puis, la jeune fille aux yeux vairons s'approcha d'elle d'un bond, et s'agenouilla en face d'elle

- Peut être que c'est le temps, peut être bien que oui, peut être bien que non ... Ca agit différemment sur les gens, c'est ton cas je pense ? Enfin, je ne suis pas médecin donc je peux pas juger mais bon ... songea t-elle, se grattouillant le menton à la manière d'un scientifique, et puis de toutes façons les trucs philosophiques ou du genre c'est pas pour moi ... !

D'un revers de main, elle ajusta sa mèche pour planter ses yeux dans ceux du garçon. Elle le gratifia d'un sourire, avant de lui répondre :

- En fait, on s'est déjà croisées mais on n'a jamais vraiment parlé pour tout savoir. Tu parles toujours aussi spécialement ? ria t-elle.

Elle se releva, son regard inspectant les environs. Les trois étaient presque abrités sous l'arbre où avait décidé se poser Meï, ce qui n'était pas une si mauvaise idée.

Meï observa Félix s'énerver avec son briquet après avoir fait tomber une cigarette. Ça c'était bien le truc qu'elle mettrait jamais à la bouche. Elle appelait ça : le gaspilleur de feu. Ouais. Utiliser du feu juste pour allumer cette merde qui durait dix minutes. Alors que le feu, elle, elle pouvait en faire un bon usage. Comme par exemple : refaire son stock de magie ou tout simplement le manger s'il n'y a que ça à se mettre sous la dent. C'est là qu'il expliqua sa taille.

- Hé... j'ai fait une mission un jour avec un mage de deux mètres. Aussi con que ses pieds. Il n'était pas de Gil-Galad, il était vagabond mais qu'importe...

Elle leva les yeux au ciel. Même s'il pleuvait, tout le ciel était complètement gris donc on ne pouvait pas distinguer la forme des nuages. Elle souriait en coin, légèrement déçue. Elle aurait aimé apercevoir sa forme aujourd'hui, bien qu'il apparaissait rarement. Mais elle aurait voulu qu'il montre un peu de soutien. Comme elle était à l'abri, elle s'autorisa à remettre sa température corporelle normale. Mais il y avait un moment où elle n'arrivait pas à la diminuer et elle était encore trop chaude. Discrètement, elle passa une main sur son front et constata qu'il était bouillant. Génial. Elle était malade maintenant. Et pourtant, elle n'avait rien fait pour. Mais elle avait l'habitude. Au moins une fois par mois elle l'était sérieusement et souvent tombait d'un coup. Et là... ça a fait quand elle était dehors et qu'elle a rencontré Tsuki, d'où venait cette fatigue. La tirant de ses songes, Félix la complimenta sur ses cheveux.

- Merci, se contenta-t-elle de dire, ne sachant quoi ajouter de plus.

Elle se laissa glisser contre l'arbre, exténuée. Elle se sentait dégoutée de se laisser affaiblir de cette façon juste par un gros rhume, voire même bronchite, ou angine, ou autre... OK, il pleuvait. Mais ce n'était pas une raison. Elle a affronté le déluge moult et moult fois et n'avait rien eu. Félix s'était accroupi en face d'elle. Génial, maintenant elle allait devoir soit : subir un tas de questions, soit des inquiétudes venant de la part de ses camarades de guilde. Elle priait pour la troisième qui était de nier ce qu'elle avait au moins elle serait tranquille. Non pas qu'elle voulait pas assumer le fait qu'elle était malade. Mais s'ils ne la connaissaient pas vraiment, au moins elle garderait son identité un peu plus longtemps secrète. C'était pas très bien vu les enfants des phœnix ou autres dragons car ils étaient vu comme des menteurs professionnels. Ces créatures étaient peut-être légendaires dans ces contrées, elles existaient réellement. Et puis, on pouvait dire qu'ils en étaient la preuve vivantes. Mais les habitants de ce pays en étaient tellement effrayés qu'ils les jugeaient comme des monstres.

« La falle basse ? » ça voulait dire quoi ça ? Elle pouffa un peu en apprenant qu'en fait, ça voulait dire « avoir l'air fatigué ». Bah, il ne devait pas être originaire d'ici mais dans un autre coin lointain où ils avaient des expressions étranges. Puis il s'installa à côté d'elle et se fut autour de Tsuki de poser des tas de questions – elle commençait à la connaître maintenant – et à faire mille et une suppositions.

- Héhé... j'ai bien peur que se soit plus compliqué que ça... sourit la grande rousse, masquant ses rougeurs sur ses joues du à sa fièvre.

Vu que ce n'était pas une source ne provenant pas d'elle, ça lui procurait une sensation étrange. Bah, comme quand on est fiévreux hein... Au moins, elle avait juste qu'à faire croire qu'elle avait décidé de s'abriter sous cet arbres aux aspects bienveillant. Elle sentit la douce odeur des rayons du soleil et celle de l'humidité qui commençait à s'estomper. La pluie avait duré au moins quelques minutes à tomber à lourdes gouttes, mais elle allait finir par s'en aller. Tant mieux.

Oups, Tsuki avait peut être blessé le garçon. Il l'avait peut être pris comme un reproche, pourtant elle plaisantait. Enfin, c'était comme si on lui avait fait des commentaires sur son accoutrement plutôt " bestial ". Combien de fois s'était-elle faite tirer les oreilles, les autres n'étant pas convaincus qu'elle ne portait pas de déguisements. Elle se souvint que Kinsuke aimait la taquiner à ce sujet là. Ah, c'était le bon temps. Cette pensée lui arracha un sourire mélancolique, accompagné d'un long soupir.

Elle pointa sa main dehors, restant sous leur abri de fortune. Elle sourit et se mit à trépigner lorsqu'elle s'aperçut qu'il ne pleuvait plus que quelques maigres gouttes. Elle risqua un pied dehors, ses orteils tâtonnant le sol trempé. Mais pour l'instant, elle préférait rester avec les deux mages que galoper dans tout le parc en poursuivant les écureuils. Tsuki retourna donc vers eux, choisissant de s'assoir. La jeune fille se mit sur ses genoux, gardant ses mains entre ses jambes. Elle fixa Meï d'un air suspicieux, avant de lui faire un grand sourire.

- Tu dois être tombée malade, c'est fou ça, pourtant il ne fait pas une température glaciale ? On dirait que ECUREUIL ! ... hurla t-elle, portant soudainement ses yeux à gauche, puis elle reprit quelques secondes plus tard : ... que tu as de la vapeur qui te sort du crâne, c'est normal ?

Erf, c'était un assez mauvais réflexe de réagir comem ça des fois. Combien de fois avait-elle planté des personnes pour aller poursuivre des écureuils ? La jeune fille ne les comptait plus. C'était embêtant, surtout que les autres la prenaient pour une possédée la plupart du temps.
Tsuki changea de position, et se mit en boule. Elle prit sa queue, ( ¬¬ ) la mit contre sa poitrine, et la serra comme une peluche. Elle se mit à prier pour ne pas que ça sente le chien mouillé, il ne manquerait plus que ça.

- Bah oui spécialement ajouta t-elle en tirant la langue au garçon.

Meï ne se concentrait même plus sur ce qu'il se passait autour d'elle. Suffisait qu'elle pose directement son regard émeraude sur le ciel pour que tout s'envole avec elle. Les paroles de ses compagnons de guilde s'envolaient comme des feuilles emportées par le vent. Elle les entendait, mais elle n'avait pas la force de leur répondre. Enfin, si, elle avait maronné un maigre « ça va, ce n'est rien. » Oui en effet, ce n'était rien, c'était juste que son coup de barre était beaucoup plus intense qu'elle ne le pensait.

Elle inspira profondément avant de longuement souffler, essayant de retourner sur terre. Elle ne voulait pas les empêcher d'avoir une conversation et pourquoi pas avoir un début d'histoire amoureuse. Et si c'était le cas, elle ne se sentait encore moins de tenir la chandelle. La voilà qu'elle repartait dans ses délires d'agence matrimoniale. Mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Elle ne voyait pas des couples partout mais dès qu'elle voyait deux mages du même type de magie avec quelques ressemblances et qui semblaient bien s'entendre, elle les casait automatiquement. La logique Meï me dirait vous.

Elle sursauta quand elle entendit Tsuki lui dire que sa tête dégageait de la vapeur. Était-ce une expression ou une pure vérité ? Car ça ne serait pas la première fois. Elle sorti sa Musica sans crier gare et l’agrandit d'au moins trente bon centimètre avant de se regarder. Elle soupira de soulagement. S'en était presque une exagération. En réalité, il n'y avait pas de la fumée qui sortait de ses oreilles mais juste ses joues rosies par la chaleur qui ne venait pas d'elle mais de on ne sait où d'ailleurs. La fièvre quoi. Elle n'a jamais prit de cours d'SVT pour le savoir de toute façon. Et elle n'en avait pas très envie. Au pire, elle pouvait toujours aller voir un mage professionnel en la médecine si son cas ne s'arrangeait pas. Mais les instants les plus pires étaient toujours les premiers moments alors elle se convaincu que ça passera. Elle passa sa main au-dessus de sa tête. Tout son corps dégageait une source de chaleur démentielle. OK, elle était malade. Enfin, elle comprit le message. La fièvre plus sa température corporelle élevée et la froideur de l'extérieur, forcément, ça ne faisait pas un bon mélange... Elle leur adressa un sourire mal assuré. Elle préférait se taire pour le moment. Mais s'ils lui posaient des questions, elle ne pourrait pas mentir et au final, son identité finira par éclaté. OK, elle était réputée dans la guilde, on l'appelait parfois Hiruna le piment enflammé de par son caractère espiègle et le fait qu'elle aime taper fort donc ils devaient être au minimum au courant. Mais bon.

- Si c'est normal ? Ah bah... ouais chez moi c'est fréquent. Quand j'ai trop l'esprit enflammé, ça donne ça tu vois.

Elle espérait vraiment qu'elle ne le prendrait pas au sens propre. Car c'était quelque chose qui était dit surtout au figuré. Même si d'un côté, ce qu'elle disait était du vrai. Elle huma l'air. Une toute petite odeur vint lui chatouiller les narines. Mais tellement infime qu'il serait impossible pour un humain normal de la sentir.

- ça sent le chien mouillé...

A ce moment là, Tsuki se sentit horriblement gênée. Ses joues prirent une teinte rosée, elle était repérée. Il était agaçant de se faire remarquer, surtout les jours de pluie, par cette odeur légèrement désagréable. On aurait pu croire qu'elle venait de s'être frotté à un chien deux minutes auparavant. Heureusement pour elle, le beau temps revenait, et l'odeur se dissipait avec ses poils qui séchaient. Tsuki soupira, soulagée. Elle n'aimait pas que ses petites manies et habitudes dérangent tout le monde et la fassent se faire remarquer.

Ecureuiltofile ? C'était quoi ce jeu de mots pourri ? N'importe qui aurait pu se vexer, mais Tsuki, trouvant la situation vraiment trop cocasse, étouffa un rire. Elle cacha son sourire derrière sa queue, ne laissant apparaître que ses yeux désaccordés. Un air accablé se lisait sur son visage lorsque le garçon lui intima la bagarre. Son regard se promenait de droite à gauche, balayant le sol. Elle murmura un désolé quasi inaudible. Tsuki était très sensible, il était difficile de ne pas la faire se sentir coupable, même si ce n'était que de la rigolade.

Comme si le mauvais temps était passé, elle jeta un regard en direction de Meï, sans l'épargner d'un large sourire. Elle se leva, et se mit face à Felix qui roupillait par terre. Elle se regarda les ongles, d'un air blasé. Une lueur parcourut ses yeux, et elle fixa le garçon, les poings sur les hanches, déterminée.

- Oui, j'ai une queue en effet ... Et je mets ma main à couper que la tienne ne vaut rien à côté d'elle répliqua t-elle, tout en ricanant et en décrivant des cercles dans les airs avec sa queue. Elle haussa les sourcils, d'un air de dire " alors ça t'en bouche un coin hein ? " . Soudain, elle fit les gros yeux. Elle porta sa main à sa bouche.

- Oublie ce pari ... grogna t-elle, un sourire crispé à ses lèvres et le regard en coin.

Là, c'était obligée à ce qu'elle explose de rire. Un écureuiltophile ? Elle n'en avait jamais entendu parler. Mais elle se doutait bien que c'était un mot inventé par Félix et que s'il le pouvait, il accourrait l'ajouter à un dictionnaire. Et peut-être même qu'il l’arborerait fièrement. Définition : Un écureuiltophile est une personne comme les pédophiles mais pour les écureuils, sauf qu'il les préfère farcis pour qu'ils puissent après finir dans leur gosier. Maintenant, elle allait pouvoir instaurer son copyright, ses droits sur la définition joliment écrite par ses soins et gagner de l'argent à chaque parution dans un dico. Elle n'écoutait pas trop leurs petites disputes. Enfin, si on pouvait appeler ça « dispute ». Disons... première chamaillerie de couple ? Elle se retint de glousser à cette pensée. Dit donc, elle allait mieux d'un coup ! Elle se mordit la lèvre inférieure et masqua au maximum ses rougeurs sur ses joues. S'ajoutaient celles de son manque de retenue pour exploser de rire et celles de sa fièvre soudaine.

M'enfin, et pour le coup de la vapeur dans les oreilles, elle se contenta de répondre qu'elle avait juste un esprit enflammé avant d'assurer qu'elle sentait le chien mouillé. C'est bien, elle allait se faire remarquer, sachant qu'elle avait un odorat super fin, captant la moindre petite odeur. Tsuki semblait gênée d'ailleurs et Félix fit remarquer que lui ne sentait rien du tout. Elle masqua son visage à l'aide de sa mèche et se mordit la lèvre inférieure et se gifla mentalement. Parfois, fallait mieux garder les mauvais parfum pour soi, n'est-ce pas ? Et la phrase de son congénère aux yeux gris la fit sursauter. Une queue entre les jambes ? Quoi ? Ses plumes avaient poussées ?

Comme réflexe elle se tapota le cocsis. Elle soupira de soulagement avant de rougir, mal à l'aise. S'ils l'avaient prise sur le fait, en cas, elle pourrait toujours se faire passer pour une mage de transformation... Jusqu'à ce qu'ils lui demandent à ce qu'elle se transforme en sa forme qui était bien évidemment inexistante vu qu'elle en était incapable. Magie du phœnix et de transformation... complètement différent ! Pour cet alibi, elle pourra faire une croix dessus. Et là, Tsuki lança une pique à Félix qui ne manqua pas à la mage de feu d'exploser de rire. N'empêche, à elle toute seule, elle battait les deux. Ses plumes étaient gigantesques et semblaient presque infinies. Du moins, à son point de vue. Mais elle savait qu'elle devait facilement faire le double de Tsuki mais elle épargna tout commentaires.

- On voit les esprits déplacés ici ! Commenta-t-elle.

Épargner tous commentaires ou presque. Sinon, elle avait envie de vomir.

Meï les observait calmement et retint un éternuement. Elle laissa tomber les bras le long de son corps, les paumes en direction du ciel et les doigts légèrement repliés sur eux-même. Ses yeux émeraudes scrutaient les nuages qui commençaient à s'éparpiller un peu partout sur toute cette immensité bleue qui paraissait plutôt grise à cause de ces cotons pluvieux. On pouvait commencer dorénavant à distinguer leurs formes. Et une attira particulièrement son attention, se détachant de toutes les autres. Certainement la plus belle, et celle qui lui donnait le plus de joie et d'énergie. Celle de son parent avec sa jolie tête de profil et sa coiffe hérissée avec ses ailes dépliées et montrait sa grandeur face aux autres nuages. Oui, c'est lui qui trônait amplement sur le ciel. Du moins, aux yeux de Meï, vu que personnes d'autres ne pouvaient le voir. Il n'y avait pas d'égal à son phœnix. Elle s'en voulait parfois de le qualifier comme le sien. Car c'était une créature libre, belle et majestueuse et qu'elle n'avait pas à le posséder. Malgré tout, c'était son parent. Et parfois, le « mon » signifiait à quel point elle l'aimait, bien qu'elle ne l'avait jamais vu, du moins dans sa vraie forme, pas celle nuageuse. Mais tant qu'il montrait qu'il était présent, tout le reste était sans importance.

Sans crier garde, Félix s'était transformé en un grand tigre blanc plutôt costaud. Elle arqua un sourcil et le scruta de haut en bas. Elle a toujours considéré les tigres comme des gros félins fiers et elle a particulièrement apprécié le blanc. C'était la première fois qu'elle en voyait un en vrai et aussi prêt. Au moins, celui-là ne risquerait pas de la manger, griffer ou lui grogner dessus. Tsuki d'ailleurs s'amusait à lui caresser le haut de sa tête. Elle imaginait déjà les ronronnements du garçon face à cette preuve d'affection. Du moins, pour Meï s'en était une. Ils étaient juste trop mignons. Elle hésitait presque à prendre une bougie et à l'allumer pour qu'elle puisse s'appeler « Miss Chandelière ». Après tout, pourquoi pas ? C'est là que la question fatidique fut posée par le dit tigre ivoire aux rayures noires. Elle déglutit et passa une main derrière sa tête et se la gratta légèrement. Elle souriait gênée et son regard se faisait fuyant tandis que les rougeurs sur ses joues se firent de plus en plus belle.

- Je suis une mage de l'élément du feu, oui c'est ça !

S'il avait posé cette question, c'était qu'il n'était pas très bien renseigné sur la guilde. Elle qui s'y était faite un nom dedans. Surtout qu'elle s'amusait parfois à danser sur des chansons un peu provocantes sans pour autant être choquante. Juste que ça l'amusait de jouer avec quelques pervers de la guilde qui la plupart succombait à son charme. Mais ça ne voulait pas dire que ça partait plus loin pour autant. Ça restait un amusement. Elle aimait bien aguicher, porter des décolletés et des shorts courts ou des armures où on pouvait voir son bide, danser et chanter des musiques explicites, un jour même elle s'est essuyée à essayer le pole dance, mais ça s'arrêtait là.

Et puis non. Si elle leur disait que c'était une fille d'un phœnix il y avait trois options : Soit ils la croiraient pas et se foutraient de sa gueule, soit ils la croiraient pas et ils partiraient en la pensant folle, soit ils la croiraient. Mais la dernière option se faisait rare, bien que les Gil-Galad ont été les seuls à l'accepter telle qu'elle était.

[Je réponds avec le compte de Logan car j'ai la flemme de changer.]

Elle les observait, encore. Les grattouilles que faisait Tsuki à Félix lui rappelait quand sa mère lui caressait la tête pour qu'elle s'endorme. Sa mère adoptive. Celle de cette fameuse île qu'elle a quitté pour se retrouver ici, à vivre une vie paisible. Comme si celle d'un château, à être assise sur le trône, à épouser un type qu'elle ne connaissait pas juste car il avait du fric, à faire un grosse pour qu'il devienne un héritier, c'était ce qu'elle voulait. C'était être fou, ça. Autant mourir de suite, sans se poser de questions. C'était juste, une interdiction de liberté. C'était suivre un destin tout écrit, ne pas prendre de décision, ne pas se laisser surprendre par un quelconque hasard ou autre.

Félix était redevenu un homme normal et s'était assis à côté d'elle et avait fermé les yeux et semblait s'endormir. Elle le laissa tranquille. Elle-même était épuisée et savait que c'était super chiant. Sauf qu'elle se doutait bien que même si elle le pouvait, elle ne saurait dormir dans un endroit pareil. Pas que le sol n'était pas confortable et que l'odeur de l'humidité, celui du chien mouiller et du matou en chaleur la dérangeait, mais c'est que ça allait lui donner mal au dos et que ça, c'était horrible. Elle rit tout bas quand Tsuki commençait à s'extasier sur sa magie. Il était vrai qu'elle était rare. Mais comme elle avait dit qu'elle était une simple mage aux éléments, elle n'en avait pas conscience. Elle se contenta donc de sourire et de répondre simplement.

- Il m'arrive rarement d'avoir froid, c'est vrai. Quoi que... jamais. Mais souvent, j'ai trop chaud ! Et on n'est pas dans l'obscurité que si on utilise la magie. J'aime bien être dans le noir et de créer des feufolets pour m'éclairer, même si ça en gaspille. Et à vrai dire, je ne m'en suis jamais servie pour faire peur aux gens. D'ailleurs, je ne vois pas comment. Peut-être leur cramer le derrière, je ne sais pas...

Elle marqua une pause qui servit à Tsuki de se pencher en avant pour lui poser une question qui la fit hoqueter. Une démonstration ? Bah encore, ça passait. Quand son feu était rouge, il était semblable a tous ses autres. Ce n'est pas comme si elle allait utiliser le « pouvoir ultime » du phœnix avec un feu de couleur or. Mais ça la dérangeait un peu car son feu n'avait pas une odeur à peu près comme celle des autres, malgré le fait que son parfum sente toujours le feu de bois, ou le grillé. Mais il dégageait autre chose. C'était apaisant et reposant, et pouvait nous bercer comme des bébés dans un berceau. Du moins, c'était toujours l'effet qu'il avait eu sur elle. Elle soupira légèrement et se redressa. Si elle refusait catégoriquement, ils allaient finir par se douter de quelque chose. Et puis avec l'odeur de l'humidité, ils n'allaient pas pouvoir sentir. Surtout que vu qu'elle avait un odorat plutôt développé, elle arrivait facilement à le sentir. Donc peut-être que ce n'était pas le cas pour eux. La preuve qu'elle avait réussi à avoir l'odeur de Tsuki dans ses narines et que Félix, lui, ne la sentait pas.

Elle tendit la main et une boule de feu se créa, ses flammes dansantes et illuminant le visage de Meï. Bah, si elle pouvait trouver un feu là, elle voudrait bien l'absorber. Car ça pouvait parfois lui remplir l'estomac. Et là, elle commençait à avoir la dalle juste en la regardant.

Meï pouffa aux dires de Félix. Alors ainsi, il était dangereux aussi ? Elle souriait de manière angélique, tout en penchant sa tête légèrement sur le côté. Mais sinon, son expression en disait long sur ses arrières pensées. Du genre : moi j'aime craquer les os des mains juste en les serrant un peu ou faire des pichenettes sur le front des gens pour les envoyer des kilomètres plus loin ou leur casser les deux jambes pour les voir ramper, désespérés. Pour une petite démonstration de sa force, elle se retira de l'arbre et se décala pour pouvoir être en face du tronc. Elle caressa d'abord l'écorce du bout de ses doigts – après avoir éteint le feufolet évidemment – et au bout d'un moment, elle enfonça son index dans le dur bois qui constituait l'arbre avant de le ressortir comme si de rien était. Il n'était même pas écorché et plusieurs fissures s'étaient faites autour du trou d'où était enfoncé son doigt.

- Encore, d'habitude j'y vais encore plus fort, mais bon j'allais pas faire autant pour si peu. Sinon évite de me serrer la main sinon, je ne donnerais pas cher de la tienne.

Elle n'appréciait pas les gens qui se vantaient de leur puissance alors qu'ils n'avaient pas eux-même montré de quoi ils étaient capables. Disons que Félix avait légèrement baissé dans son estime. Tsuki avait raison en lui demandant si ses chevilles n'auraient pas, par hasard, enflées. Et voyant l'insistance de sa nouvelle amie pour leur faire découvrir ses « pouvoirs incroyables » elle se leva en titubant légèrement. Pouha, se mettre debout et avoir des vertiges aussitôt, c'était vraiment la poisse. Alors elle sorti sa Musica et la fit grandir de façon à ce que le bout de son manche atteigne son aisselle et l'enfonça dans la terre. Elle avançait comme ça. Elle faisait penser à une mémé un peu, mais elle s'en fichait.

- Bon vous voulez que je vous montre un exemple de ce que je peux faire avec mon feu tout en évitant de faire un incendie de forêt ? Donc bon déjà, je peux l'introduire dans mon arme, comme ça...

Elle retira la Musica de la terre et elle prit aussitôt. Les flammes dansaient autour des piques qui la constituaient. Elle sourit. C'était vraiment son épée la plus fiable. Et qui terrorisait d'ailleurs certains passants qui la croisait avec. Et puis cette machination qui a été incluse pour l'agrandir, c'était une idée de génie. Le feu qui s'était propagé autour de la lame s'estompa. Ils voulaient un truc qui épate ? Bah, elle allait essayer de leur en mettre pleins la vue. Et puis, faire ça, ne signifiait pas directement qu'elle était la fille d'un phoenix. Tout le monde pouvait le faire. Suffisait juste d'avoir confiance en ses pouvoirs et de savoir transmettre sa volonté à notre élément qui restera notre plus grand allié.

- Et puis, certainement ma technique préférée, celle-ci.

A ses paroles s'ajouta une paire d'ailes enflammées qui se créèrent à ses omoplates. Elles devaient faire facilement chacune deux mètres de longueur et un mètre cinquante de hauteur.